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Une vie, des passions et ma famille...
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19 février 2008

Au pays d'Ubu...

... on ne ferait pas mieux.

Courant décembre, un Ivoirien débarque de façon régulière (avec visa et passeport) dans un aéroport italien. Comme il le fait périodiquement depuis plus de 10 ans.

Avant de rentrer chez lui, il décide d'aller voir sa famille en France et comme il doit se marier prochainement, il y fera les derniers achats pour l'évènement. Le 10 février, les valises remplies de champagne, de la robe de mariée de sa future épouse et des alliances, il retourne en Italie pour y prendre l'avion pour Abidjan.
Quelques heures avant l'embarquement, la police italienne l'arrête, le renvoie en Suisse... qui le renvoie en France : Son visa était expiré depuis quelques jours...

Pas question de laisser cet homme regagner son pays. On l'enfermera dans un centre de rétention en attendant de l'expulser.

Mais l'Ivoirien proteste. Il veut retourner chez lui.
Le 13 février, sa compagne lui envoie un nouveau billet d'avion pour Abidjan. Mais l'autorité préfectorale refuse de le laisser regagner son pays par ses propres moyens car ça permet au département de pouvoir comptabiliser une reconduite de plus.

Rappelez-vous :
"Le Premier ministre a fixé à au moins 25.000 le nombre d’expulsions d’étrangers en situation irrégulière en 2008, un chiffre identique à celui de 2007. C'est Nicolas Sarkozy qui a imposé ces objectifs".

Rappelez-vous aussi
comment Hortefeux a remonté les bretelles des préfets qui ne traquaient pas suffisamment les sans-papiers...

EXPULSIONS

Donc, il faut absolument que la France (donc le contribuable, donc vous et moi...) paie son billet à l'Ivoirien pour pouvoir le comptabiliser dans les 25 000 expulsés.

Le mariage a été reporté puis annulé et la centaine d'invités remerciée. Sa future épouse ne le croit pas et de plus, il risque de perdre son emploi.

Au téléphone, un agent de la préfecture affirme être désolé de cette situation burlesque et confie « que c'est ridicule, mais nous sommes tenus par des impératifs ».

Enfin, aux dernières nouvelles, il semblerait que notre homme pourrait partir incessamment, mais ce n'est pas encore une certitude.

Ca me rappelle le premier séjour de ma belle-mère qui, il y a trente ans était venue en France avec un visa valable pour 3 mois. Elle n'est repartie que 6 mois plus tard avec un visa largement périmé. Nous n'avions absolument pas pensé à le renouveler.

Dire qu'aujourd'hui, on l'enfermerait...

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