Ardèche...
... C'est une très belle région qui n'est pas défigurée par le progrès.
Les Ardéchois se défendent contre toute intrusion autoroutière et autre tgv.
Pour en avoir discuté avec certains autochtones : ils veulent bien accepter l'arrivée de touristes, mais ils ne feront pas d'effort supplémentaire pour en accueillir davantage.
Ce jour-là, nous sommes allés découvrir Antraigues, joli village haut-perché où Jean Ferrat a choisi de vivre. Au retour nous avons quelque peu flâné et nous comptions déguster un plat régional. Nous avons roulé longtemps. Hélas, question bistrot, c'est la thébaïde.
Nous avons tenté de déjeuner à Meyras.
Nous avons traversé ce village touristique (classé beau village de France) à la recherche d'un restaurant.
Au bout de la rue, nous apercevons une terrasse de bar-pizzeria. Nous garons la voiture et rebroussons chemin. Il est treize heures quinze. Nous nous informons auprès du tenancier pour savoir s'il était possible de nous sustenter (ouaouh , la phrase !... ).
"Nous ne servons que des sandwichs...". Il nous a suffi de jeter un oeil sur les tables pour être découragés à la vue des en-cas servis. Mais il nous a conseillé de nous rendre "aux Grillons", à deux cents mètres derrière l'église.
Nous remontons en voiture et partons à la recherche "des Grillons". On a du mal à repérer l'entrée, le stationnement est anarchique. Toutefois, avant de prendre place, nous interpellons aussitôt le garçon qui sert en terrasse. Nous le voyons parlementer avec ce qui nous semble être le patron. A sa mine, lorsqu'il revient vers nous, nous comprenons... Laconiquement, il nous lance : "C'est fini, nous ne servons plus..."
Il est treize heures vingt-cinq...
C'est ça, l'Ardèche...
Bien sûr, quand il ne pleut pas, nous passons de bons moments.
La première semaine, Morgane et Fares ont fait la petite descente de l'Ardèche en canoe-kayak, huit kilomètres de Vallon à Chames. Justement, ce jour-là il pleuvait et l'orage tonnait. Pas moyen de ne pas y aller, c'était réservé et payé depuis la veille.
Ils en sont revenus, enroulés dans leurs draps de bain, trempés, fourbus, courbaturés.
Ca ne les a pas empêchés d'y retourner la deuxième semaine pour faire la suite, de Chames au Hameau de Sauze, à St-Martin-d'Ardèche, la descente de vingt-quatre kilomètres.
Ce jour-là, ils ont de la chance. Il fait beau temps.
Encore que, au petit matin, en attendant le mini-bus, il fait tout de même un peu frais...
Mais une fois sur l'eau, on ne pense plus qu'à pagayer, avancer, surmonter les remous, éviter les rochers, dépasser les flâneurs... Ca réchauffe vite...
Le Pont d'Arc, merveilleux endroit pour s'arrêter, s'étendre sur le rivage sablonneux, méditer, rêver ou nager tout en écoutant les exclamations des autres kayakistes...
... après avoir vaincu écueils et rapides.
Et ça repart pour de nouvelles vallées où rochers et falaises à couper le souffle vous font sentir combien la vie est dérisoire et l'homme infiniment petit...
... Pendant que la-haut, dans cette nature sauvage s'éclatent les bouquetins.
Le cirque de la Madeleine, lieu tellement isolé et difficile d'accès que l'on y avait, au IIème siècle, implanté une "maladrerie" pour lépreux et malades de la peste. Des vestiges de cet édifice y sont encore visibles aujourd'hui.
Depuis la route de la Corniche qui longe et surplombe l'Ardèche, on distingue le bout du chemin... pardon, la fin de la descente. Au loin, on devine le village de St-Martin-d'Ardèche.
C'est d'ailleurs ici qu'il y a forte concentration de canoës. Plus ou moins épuisés, les kayakistes se hâtent vers l'arrivée.
Quel embouteillage !... Pire qu'à l'entrée de Furdenheim le soir à la sortie des bureaux !
Morgane et Fares ont dévoré les sandwichs restants. Ils prennent un dernier bain de soleil avant de rendre leur embarcation...
Il ne reste que quelques coups de pagaie avant d'atteindre le but et de reposer nos bras.
Ouf !... Ils sont enfin arrivés !...
Ils laissent tomber la navette du retour et nous rentrons tous en voiture. Comme nous avons apporté serviettes et chaussures sèches, il vont pouvoir s'installer à l'aise.
Fares va s'endormir presqu'immédiatement.
Morgane est silencieuse.
Aucun des deux ne verra l'étonnant nom du village que nous traversons.
Pendant ce temps, Pap's et moi visitons la région... Au hasard : Aubenas, Antraigues/Volane, Chirols, Meyras, Pont de Labeaume, Largentière, Joyeuse, Vogüe, St-Martin-d'Ardèche, etc...
Jolie cascade avant d'arriver à Antraigues
Aubenas, vue d'en-haut
Notre camping est situé au fond, à gauche, où l'on peut voir une fumée blanche.
Délabré ! Que fait le Ministère de L'Intérieur ?
Mais malgré le temps plus que maussade, nous avons passé de bons moments... J'ai passé de bonnes vacances. C'est, en ce qui me concerne, l'impression générale qui me reste des deux semaines passées en Ardèche.
...... A suivre...